10 millions d'euros pour détruire ce qui reste de la médiathèque selon le collectif Cimendef
C’est un déni de culture, commence l’avocate du collectif, Me Vanessa About, et un profond mépris pour certains citoyens et précisément ceux qui ont décidé de s’élever". Le bâtiment viserait aujourd’hui "certaines personnes privilégiées", soit 400 élèves, au lieu de l’ensemble des Réunionnais, "ce qui aurait été le cas avec une médiathèque gratuite et ouverte à tous"; la cession peut donc être qualifiée de rupture de l’égalité du citoyen, précise-t-elle.
10 MILLIONS D'EUROS POUR DÉTRUIRE CE QUI RESTE DE LA MÉDIATHÈQUE
L’avocate évoque également la "gabegie et le scandale financiers" que représente ce projet. Entre la subvention de 4,8 millions d’euros de l’État pour la médiathèque qu’il faut maintenant rembourser, le budget prévisionnel de 400.000 euros "que l’on peut facilement multiplier par deux", précise Vanessa About, et le coût des travaux "pour tout casser" de 4 à 6 millions d’euros, on arrive à 10 millions d’euros de dépenses pour défaire ce qui a été mis en place pour la médiathèque et terminer le conservatoire.
"Ça fait 45.000 euros par élève", souligne Didier Bourse, porte-parole du collectif.
"Pour une commune qui croule déjà sous les dettes et qui augmente les taxes malgré les 18 millions d’euros de la Région pour la cession du bâtiment, c’est une somme non négligeable, explique l’avocate, sans compter les 50 à 80 emplois qui auraient dû être créés grâce à la médiathèque".
"LA PROCÉDURE A ÉTÉ RESPECTÉE ET L’OPPOSITION ÉCOUTÉE"
Si les arguments financiers et sociaux paraissent convaincants, le rapporteur public propose le rejet du recours en soutenant la légalité et la régularité de la décision du conseil municipal l’année dernière et donc de la cession. Selon lui, il n’y a aucune preuve d’irrégularité dans le vote, et celles qu’il y a pu y avoir n’ont aucune incidence sur la légalité du délibéré. Il ne soutient pas non plus l’argument de la rupture d’égalité, de la discrimination ou du détournement de pouvoir dans le soutien de Didier Robert apporté à Joseph Sinimalé, le maire de Saint-Paul, lors des élections municipales de 2015.
Me Yohann Leconte, avocat de la commune de Saint-Paul, maintient que "la procédure a été respectée et l’opposition écoutée". Il ajoute que le projet de la médiathèque était surdimensionné et qu’il n’est pas raisonnable de laisser un bâtiment qui a coûté aussi cher vide pendant tant d’années.
Me Vanessa About reste malgré tout positive et demande aux juges de prendre leur décision "ancrés dans la société et ayant vu cet énorme bâtiment vide et éclairé le soir". Une décision qui sera rendue dans un mois.
Jeudi 22 Septembre 2016 par Soe Hitchon, Zinfos974